Flotte de voitures électriques : avantages et inconvénients

En 2020, le nombre de véhicules électriques qui peuplent les parcs automobiles de grands groupes a plus que doublé par rapport à 2019. C’est en tout cas la conclusion du rapport EV100 Progress and Insights Report du Climate Group, qui a analysé les données de 101 multinationales. Il faut dire que passer à une flotte de voitures électriques représente de nombreux avantages, tant pour la société que pour le personnel. Voici le détail de tous ces bénéfices, mais aussi des éventuels désagréments liés à l’adoption d’un parc auto électrique.

Quels avantages derrière une flotte de voitures électriques ?

Certaines sociétés se voient obligées d’enrichir leur parc automobile de voitures électriques (VE). C’est notamment le cas des entreprises de location de véhicules, de transport de voyageurs avec chauffeur (VTC) et de taxis. Celles-ci doivent effectivement justifier de 10 % de véhicules à faibles émissions de gaz à effets de serre à chaque renouvellement ou nouvelle acquisition. Il s’agit là d’une des spécificités de la loi relative à la transition énergétique.

Notez, cependant, que choisir une autre énergie pour sa flotte automobile peut avoir de vrais avantages pour toutes les entreprises. Les bénéfices sont nombreux, tant en termes de réputation, via une empreinte carbone réduite, que d’un point de vue économique.

Les véhicules électriques, un réel attrait économique

Une flotte de voitures électriques incarne avant tout un parc de véhicules qui coûte moins cher en carburant. Quand un engin diesel paie ses 100 kilomètres 8,9 € en moyenne, l’essence le paie 11,55 €. C’est bien plus qu’une voiture électrique, dont le “plein” pour un véhicule qui consomme 20 kWh/100 km, varie entre 2,92€ en heures pleines et 2,5€ en heures creuses. Dans ce domaine, la voiture électrique aide donc à faire des économies, et impacte positivement le TCO (Total Cost of Ownership).

Certains gestionnaires de parcs automobiles sont cependant souvent inquiets d’un coût à l’achat supérieur. Les voitures électriques ne deviennent effectivement économiques qu’au bout de quelques années, tant en termes d’entretien que de carburant. on estime ainsi que :

• Une voiture électrique de première main a un coût total inférieur moyen de 4 % par rapport à une voiture thermique ;
• Le même véhicule en deuxième main a un coût total inférieur de 28 % ;
• En troisième main, ce coût passe à 37 %.

L’achat de véhicules électriques donne par ailleurs droit à des aides financières, dont le bonus écologique. Attention, cependant, cette loi est en plein remaniement, et présente plus d’avantages utilisée avant fin juin 2021 :

• Le bonus écologique aux entreprises comprend pour le moment une aide de 5000€ pour les voitures électriques et de 2000€ pour les véhicules hybrides rechargeables.
• Le projet de loi de finances prévoit de faire baisser cette aide de 1000€ dès le 30 juin 2021.
• À partir du 1er janvier 2022, ce barème va connaître une deuxième baisse de 1000€. Il ne concernera alors plus les hybrides rechargeables.

Des facilités fiscales pour changer d’énergie

Le gouvernement français encourage le remplacement de tout ou partie de sa flotte automobile sous forme de VE en exonérant les entreprises à la taxe sur les voitures de société (TVS). Les véhicules électriques qui émettent moins de 60 grammes de CO2 par kilomètres sont d’ailleurs d’office libérés de cette taxe.

Il existe en outre une autre disposition légale qui permet aux sociétés françaises intéressées par une flotte de voitures électriques d’être exonérées de TSCA (Taxe Spéciale sur les Conventions d’Assurances). Il faut pour cela que les certificats d’immatriculation des véhicules soient émis après le 1er janvier 2021, et que la demande soit faite avant le 31 décembre 2023.

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Des véhicules moins polluants pour une RSE solide

Le passage à une flotte de voitures électriques permet également de réduire l’empreinte carbone de l’entreprise. Il s’agit là d’une preuve d’un engagement écologique réel, important dans un contexte où la Responsabilité Sociale d’Entreprise (RSE) impacte réellement les parties prenantes, collaborateurs comme conseils d’administration.

Les VE ont en outre l’avantage de profiter de la pastille Crit’Air de couleur verte. Elles ne sont donc pas soumises aux restrictions de circulation en cas de pollution, et peuvent se rendre dans les Zones à Faibles Émissions (ZFE). Grâce à elles, les collaborateurs circulent donc sans contrainte.

Les inconvénients potentiels des véhicules électriques

Certains gestionnaires de parc auto restent frileux face à l’éventuel remplacement de leur flotte en vue d’une orientation plus écologique. Il est vrai que les désavantages liés aux VE sont connus et inquiètent, même s’ils devraient perdre en pouvoir de nuisance avec les années.

La question de l’autonomie des VE

Côté autonomie, une voiture de société qui fonctionne à l’électrique se limite en général à 200 kilomètres en moyenne, variables selon les modèles. Il faut cependant signaler que le baromètre trimestriel de l’AVERE, l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique, enregistre l’existence de 29 600 points de recharges ouverts au public en mars 2020.

C’est 15% de plus que les chiffres de 2019. Des résultats encourageants, donc, surtout quand on sait que le gouvernement prévoit 100 000 bornes de recharge d’ici à 2022. Choisir une VE, c’est donc choisir un véhicule cohérent avec la Loi d’orientation des mobilités (LOM).

De quoi rassurer vos collaborateurs inquiets d’assurer convenablement leurs longs trajets professionnels. Le gouvernement a en outre promis le déploiement de recharges ultra rapides sur les autoroutes. Le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a ainsi annoncé l’installation de bornes électriques dans 440 aires d’autoroutes et voies rapides pour fin 2022. 200 stations sont par ailleurs déjà équipées.

Coût de la batterie et capacité des réseaux locaux

On reproche par ailleurs souvent aux voitures électriques de coûter cher en batteries. À force d’être rechargées, celles-ci passent effectivement d’une durée de vie moyenne de 9 à 13 ans à 5 ans. Notez que ce coût peut être baissé en passant par un contrat de location longue durée. Tout laisse de surcroît penser que l’interdiction de la vente de voitures essence et diesel prévue d’ici 2040 va imposer une baisse des prix de batteries des voitures électriques.

Autre souci propre aux entreprises : le fait de charger en même temps plusieurs véhicules électriques peut impacter négativement les réseaux locaux. Ceux-ci montrent par ailleurs des difficultés à charger les VE au rythme normal si les températures extérieures sont particulièrement froides. Ces différents risques devraient donc entraîner une évolution technologique des infrastructures de parc automobiles en la matière pour garantir des performances optimales.