AdBlue : dirigeons-nous vers une pénurie de l’urée en 2022 ?

9 mai 2022
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La situation de l’industrie automobile est tendue en ce milieu d’année avec d’une part la crise des semi-conducteurs et d’autre part la potentielle pénurie d’urée pour la production d’AdBlue. Depuis déjà plusieurs semaines, des médias tirent la sonnette d’alarme et informent leurs lecteurs d’une pénurie d’AdBlue. 

Mais qu’en est-il réellement ? Le secteur de l’automobile se dirige-t-il vers une nouvelle crise qui serait celle de l’AdBlue ? 

Feu Vert Entreprises fait le point sur la situation et revient sur les enjeux de cette substance aqueuse indispensable aux véhicules et moteurs Diesel.

Alors que les grandes marques du secteur automobile font face à un problème d’approvisionnement de puces électroniques, un autre problème aurait des conséquences pour les moteurs Diesel dans les semaines à venir.

Concrètement, l’urée (le principal composant de l’AdBlue) est de plus en plus rare en Chine à cause d’un ralentissement de sa production. Une situation difficile à contrôler qui pourrait entraîner une pénurie d’AdBlue et impacter le secteur automobile et surtout le monde du transport routier (camions et utilitaires en première ligne).

Un adjuvant indispensable pour de nombreux camions et utilitaires

Si votre flotte automobile est constituée de véhicules avec un moteur Diesel, vous devez déjà être au courant des dernières actualités sur l’AdBlue. En effet, l’AdBlue est une solution aqueuse composée essentiellement d’eau et d’urée.

A noter que l’AdBlue est un élément nécessaire pour tous les poids lourds construits à partir d’octobre 2006 afin de respecter les normes européennes d’émissions (les normes Euro). Pour les véhicules particuliers, cette obligation a été mise en vigueur en 2014. Le réservoir d’AdBlue a une capacité de 20 litres. Selon le type de véhicules, la consommation d’AdBlue peut avoisiner les 2 litres par millier de kilomètres.

Les tarifs du gaz naturel : l’une des causes principales de cette crise

L’urée est utilisée pour les fluides d’échappement dans les moteurs Diesel. Elle est obtenue suite à la réaction entre le gaz naturel et l’ammoniac. Mais sa production et son exportation ont fortement ralenti depuis plusieurs mois. Pourquoi ? L’explication est simple : la hausse des prix du gaz naturel et des ressources énergétiques.

Les producteurs ont dû repenser leur stratégie pour s’adapter à la nouvelle situation économique. Les Européens ont opté pour une baisse de volume des productions comme en Allemagne ou en Italie. La Chine, quant à elle, en tant que premier producteur mondial d’urée, a anticipé la réduction de sa marge en privilégiant son marché intérieur. Le pays a stoppé les exportations d’urée pour préserver son marché agroalimentaire et ses agriculteurs car l’urée est un ingrédient phare dans la confection des engrais.

Cette mesure pèse lourd pour la Corée du Sud qui dépend beaucoup de la Chine pour l’urée. Son secteur routier avec les véhicules et camions à moteur Diesel est fortement impacté. Au-delà de la Corée du Sud, l’Australie risque aussi de manquer d’urée car ce pays importe près de 80 % d’urée de Chine.

Qu’en est-il de la France et de l’Europe ?

La situation en Corée du Sud aura-t-elle un effet boule de neige en France ou en Europe ? Au premier abord, tout laisse penser que le monde va connaître une pénurie d’AdBlue d’ici la fin de l’année. Une nouvelle hausse des prix de l’énergie et principalement du gaz ne pourrait qu’empirer la situation actuelle et causer une réelle pénurie d’urée. Certaines usines ont même fermé les zones de production suite à la fluctuation irrationnelle des prix du gaz.

Pour lutter contre une pénurie d’AdBlue, les pays de l’Union Européenne se mobilisent. Par exemple, en Allemagne, la fédération allemande des transporteurs BGL a demandé au gouvernement fédéral de réfléchir à faire des réserves d’AdBlue. L’Europe souhaite éviter à tout prix une pénurie afin de permettre aux camions, utilitaires et voitures aux moteurs Diesel de continuer à rouler en toute tranquillité.

Malgré toutes ces informations alarmantes, des acteurs du secteur automobile restent optimistes. Pour eux, parler de pénurie serait un peu fort et ne ferait qu’affoler les consommateurs. Pour Total Energies, les stocks d’Adblue seraient encore conséquents et de nombreux distributeurs européens auraient encore du stock. Cependant, les prix de l’AdBlue vont continuer à augmenter dans les prochaines semaines. Les tarifs ont été multipliés par 5 depuis le début de l’automne 2021.

Vous l’aurez compris : cette crise redistribue les cartes et n’épargne aucun pays. Comment les gouvernements vont-ils s’organiser face à la hausse des prix et à une potentielle pénurie de l’AdBlue ? Les marques du secteur automobile vont-elles se tourner vers des alternatives ? Les semaines à venir s’annoncent cruciales pour la gestion de la crise de l’urée et de l’AdBlue.

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